Il est important de distinguer suivi en temps réel des marchandises d’une part, et traçabilité d’autre part. Ainsi le suivi des marchandises, appelé aussi « traçage » ou « tracking », peut être vu comme complémentaire de la « traçabilité » qui permet de reconstituer l’itinéraire emprunté par la marchandise et les conditions de son transport.
La traçabilité permet d’identifier les responsabilités des différents intervenants si une rupture est constatée dans la sécurisation de la chaîne de transport. Inversement elle permet aussi de garantir sa continuité et l’intégrité de la marchandise si chacun des intervenants du transport est doté de procédures de sûreté adaptées.
Le suivi des marchandises est une condition d’efficacité et de développement pour le transport intermodal des marchandises, beaucoup plus difficile à satisfaire que pour un transport porte à porte par camion. Il constitue un des objectifs prioritaires de la politique des transports dans le contexte des exigences du développement durable car il doit permettre de :
• désengorger certains couloirs routiers ;
• minimiser les rejets polluants ;
• diminuer la consommation d’énergie (carburants fossiles particulièrement) ;
• optimiser la sécurité du transport.
C’est pourquoi l'ITS s’est plus particulièrement intéressé aux moyens d’améliorer le suivi en temps réel des marchandises.
L’amélioration du suivi des marchandises transportées est une condition impérative de succès pour le transport ferroviaire ou combiné rail-route car les chargeurs n’envisageront l’utilisation du rail pour le transport de leurs marchandises en complément de la route, que s’ils savent à tout moment où (et entre les mains de qui) se trouvent leurs marchandises. Cette information doit leur permettre de garantir les délais de livraison et ainsi d’optimiser l’approvisionnement des usines ou des plates-formes, notamment dans une organisation logistique qui répond aux exigences de flux tendus. Le suivi en temps réel est également nécessaire au transporteur ferroviaire qui doit pouvoir déterminer très rapidement les réordonnancements de l’acheminement en cas de perturbation et définir les nouvelles conditions de livraison à communiquer très rapidement au destinataire afin de lui permettre de réorganiser la suite de la chaîne logistique...
Outre le mode de transport ferroviaire, le report modal d’une partie des transports routiers vers les modes de transport par voie fluviale et/ou maritime permet également de limiter les nuisances à l’environnement et doit pouvoir à ce titre être encouragé. Mais ces modes massifiés nécessitent une complémentarité avec la route ne serait-ce que pour les parcours terminaux (soit les premiers et derniers km). Il s’agit alors d’un transport intermodal, plus complexe et plus risqué que le transport routier de bout en bout, parce qu’impliquant de plus grand nombreux d'acteurs et des transbordements. Dans ce contexte, l’amélioration du suivi et de la traçabilité du fret est également une condition nécessaire pour obtenir une bonne qualité de service, donc une bonne attractivité de cette chaîne intermodale. Les chargeurs et donneurs d’ordre sont en effet attentifs aux conditions du transport de leurs produits, notamment s’ils sont fragiles ou périssables.